J’ai beaucoup parlé de Narva, ville estonienne à la frontière avec la Russie et principalement habitée par des Russes. Le contexte et la proximité avec la Russie m’ont bien impressionnée. Dans le cadre de la guerre actuelle, les villes des pays baltes près de la Russie sont particulièrement intéressantes. La conférence dont j’ai parlé dans l’article précédent (Baltic Reactions to […]
J’ai beaucoup parlé de Narva, ville estonienne à la frontière avec la Russie et principalement habitée par des Russes. Le contexte et la proximité avec la Russie m’ont bien impressionnée. Dans le cadre de la guerre actuelle, les villes des pays baltes près de la Russie sont particulièrement intéressantes. La conférence dont j’ai parlé dans l’article précédent (Baltic Reactions to Russia’s War Against Ukraine, donnée par le Centre for European, Russian, and Eurasian Studies (CERES) rattaché à l’University of Toronto’s Munk School of Global Affairs & Public Policy) abordait ce sujet, en donnant en exemple les villes de Narva (!) en Estonie, et Daugavpils, en Lettonie. Ce ne sont pas les seules villes des pays Baltes à être près de la Russie/Biélorussie et à être majoritairement peuplées de Russes ethniques, mais ce sont celles pour lesquelles les chercheurs invités avaient de l’expérience.
Daugavpils, près de la Biélorussie, est peuplée à plus de 50% de russes ethniques. Image prise sur ce site
Ce qu’on remarque par des sondages destinés à connaître le ressenti des habitants de ces villes, et plus largement des Russes résidents des pays Baltes, c’est qu’il y a d’abord une différence entre la génération plus âgée qui a vécu la période soviétique, et les générations plus jeunes. Les plus vieux s’identifient pour la plupart à la Russie, c’est le pays élargi dans lequel ils ont grandi. Ils soutiennent sa politique étrangère, dans le sens où ça leur donne des avantages, surtout s’ils se sentent exclus du pays où ils vivent (par exemple, à Narva, les Russes qui n’ont pas le droit au passeport estonien peuvent facilement traverser le pont qui les mène en Russie).
En revanche, les plus jeunes ont eu moins de contacts avec la Russie. Les pays Baltes ont gagné leur indépendance en 1991, et font partie de l’Union Européenne depuis 2004. Les jeunes sont donc plus intégrés à l’Estonie et plus tournés vers l’Europe. Ils ont grandi en Estonie, contrairement à leur grand-parents, même si en théorie les deux sont de la même ville, elle n’offre pas les mêmes possibilités en fonction des époques. Ces questions d’identité et le contexte similaire à l’Ukraine dans les pays Baltes créent une réaction intéressante aux actions de la Russie.
Dans ces pays à minorité russe, par défaut, une partie des politiciens sont Russes. En 2014 lors de l’annexion de la Crimée, ils étaient, selon les chercheurs, très prudents dans leur façon de soutenir l’Ukraine, considérant les tensions entre Russes et Estoniens/Lettons/Lituaniens qui existent déjà dans les pays. Mais depuis février, le soutien est clairement exprimé. Dans les villes frontières, presque exclusivement russes, la situation est un peu différente. Le soutien émotionnel et pour l’aide humanitaire est là, mais c’est le côté politique du conflit qui attire l’oeil. Par exemple, à Daugavpils (Lettonie), 25% de la population soutient l’Ukraine, et 20% la Russie, tandis que 46% ne soutient aucun des deux (les chiffres datent de mai 2022). Ce dernier point pourrait symboliser un détachement d’envers la Russie, ce qui est assez soudain, et expliquerait qu’il n’y ait pas encore de proximité marquée avec l’Ukraine.
Quoiqu’il en soit, cette guerre aura des répercussions qui débordent déjà de la zone de conflit et touchent les anciens pays de l’Union Soviétique.
Je me demande à quoi peut ressembler les discutions entre les grand parents et les jeunes vis à vis cette guerre et le pouvoir de la Russie qui dure depuis si longtemps un peu comme Trump qui a divisé des familles.
C’est quand même étonnant qu’il y ait tout de même tant de gens pour la Russie ou sans opinion alors qu’ils ont eux accès à l’information des médias de l’ouest!!! Et comment est-ce possible qu’après les déportations qu’ils ont subit de la part du régime de la Russie ils la supporte encore. Ils ont oublié???
Je ne comprends pas l’histoire des passeport Estoniens. Ils n’y ont pas droit pourquoi exactement si ils vivent en Estonie!
Yé!
Va voir le lien pour l’histoire des passeports! C’est des « alien passport » pour les gens qui habitent en Estonie mais qui n’ont pas la citoyenneté.
Je me demande à quoi peut ressembler les discutions entre les grand parents et les jeunes vis à vis cette guerre et le pouvoir de la Russie qui dure depuis si longtemps un peu comme Trump qui a divisé des familles.
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C’est quand même étonnant qu’il y ait tout de même tant de gens pour la Russie ou sans opinion alors qu’ils ont eux accès à l’information des médias de l’ouest!!! Et comment est-ce possible qu’après les déportations qu’ils ont subit de la part du régime de la Russie ils la supporte encore. Ils ont oublié???
Je ne comprends pas l’histoire des passeport Estoniens. Ils n’y ont pas droit pourquoi exactement si ils vivent en Estonie!
Je suis à lire la fin de ton mémoire 🙂
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Yé!
Va voir le lien pour l’histoire des passeports! C’est des « alien passport » pour les gens qui habitent en Estonie mais qui n’ont pas la citoyenneté.
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