J’avais parlé il y a quelques semaines de la réaction de l’Estonie face à la guerre en Ukraine. C’était principalement basé sur mon expérience personnelle dans ce pays, et sur des reportages. Par la suite, j’ai eu la chance d’assister en mai à une conférence pour approfondir et élargir le sujet: Baltic Reactions to Russia’s War Against Ukraine, donnée par […]
J’avais parlé il y a quelques semaines de la réaction de l’Estonie face à la guerre en Ukraine. C’était principalement basé sur mon expérience personnelle dans ce pays, et sur des reportages. Par la suite, j’ai eu la chance d’assister en mai à une conférence pour approfondir et élargir le sujet: Baltic Reactions to Russia’s War Against Ukraine, donnée par le Centre for European, Russian, and Eurasian Studies (CERES) rattaché à l’University of Toronto’s Munk School of Global Affairs & Public Policy. Des chercheurs universitaires de l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie y ont présenté des informations très pertinentes pour concevoir l’état d’esprit des pays voisins de cette guerre.
Depuis ce qui est arrivé avec la Crimée en 2014, la présence de l’OTAN dans les pays baltes s’est intensifiée, et ça s’est avéré être une bonne chose. L’impression générale reste quand même que la Russie, et jusqu’à un certain point la Biélorussie (les dirigeants, pas les citoyens de ces pays évidemment), sont une menace (considérant que beaucoup de troupes russes sont entrées en Ukraine par la Biélorussie). Et tant que l’issue de la guerre n’est pas définitive, il y a une crainte que la victoire soit du côté des dirigeants russes, ce qui pourrait laisser supposer que les pays baltes soient les prochains… puisqu’il y a une forte minorité russe dans ces pays, et qu’ils faisaient partie de l’Union Soviétique et de l’Empire russe. Bref, les mêmes caractéristiques que l’Ukraine.
Ce qui peut justifier en plus cette crainte est un discours de Putin en décembre 2021, où il présentait des demandes pour l’Ouest, un genre d’ultimatum avant de passer à la guerre: il voulait que la présence de l’OTAN revienne à comme elle était en 1997… au moment où les pays baltes n’en faisaient pas partie.
Plus spécifiquement, les pays baltes se préparent à ce genre de situation depuis la Crimée. Par exemple, la Lituanie, dans son budget, a augmenté les dépenses militaires. La cybersécurité s’est vue renforcée, et les sources de gaz ont été diversifiées. Alors qu’elle dépendait beaucoup de la Russie pour cet import, elle s’est tournée vers la Pologne.
Les pays baltes surveillaient aussi la situation en Biélorussie dans les dernières années, et soutenaient l’opposition aux élections de 2020 (j’en viendrai éventuellement, parmi tous les sujets dont je veux parler…), qui en gros s’opposait à une Biélorussie qui suit la Russie. Pour la Lettonie et la Lituanie, qui ont une frontière commune avec la Biélorussie, c’était un enjeu important.
Les 3 pays baltes ont une frontière commune avec la Russie. Image prise sur ce site
Enfin, les pays baltes (avec le Canada) ont été parmi les premiers à déclarer que la guerre est un acte de génocide et de terrorisme.
Les 3 académiciens, pour les 3 pays, partageaient quand même un point positif, parmi leurs craintes qui remontent à 2014: cette guerre permettraient d’exposer les lacunes des stratégies militaires de l’armée russe, ce qui pourrait freiner ou complètement empêcher d’autres invasion du genre.
J’espère vraiment que la majorité des Biélorusses ne supportent pas cette invasion par leur territoire. L’élection de 2020 qui a été contrôlée semble le faire croire.
Et je suis bien content que tu ne sois plus à Tallinn en ce moment.
Intéressant maintenant que je suis de retour de mon petit voyage, je reviens avec mes commentaires après une lecture approfondie.
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J’espère vraiment que la majorité des Biélorusses ne supportent pas cette invasion par leur territoire. L’élection de 2020 qui a été contrôlée semble le faire croire.
Et je suis bien content que tu ne sois plus à Tallinn en ce moment.
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