Une autre petite anecdote de voyage entre des sujets plus sérieux, pour se changer les idées d’ici à ma conférence mercredi.

On revient à un vendredi soir de décembre en Bulgarie, à Varna. Je suis dans les locaux de l’Alliance française et je viens de passer quelqu’un en entrevue pour ma recherche. J’ai ma valise avec moi car je dois aller prendre l’avion à 8h. Il est 6h. La nuit est tombée. Je demande à l’une des personnes qui travaille à l’Alliance (en français, comme les majorité de mes interactions pendant ce voyage sur les traces du français!) si elle peut appeler un taxi pour moi. Ce qu’elle fait (tout le monde a été absolument charmant et accueillant avec moi!), mais elle est mise en attente.
Je déambule entre les étagères de livres qui constituent la majeure partie de l’Alliance: quelques bureaux (le meuble, pas la pièce), une salle de bain, une salle de classe isolée, et des livres partout. Des livres accumulés depuis des années, des auteurs classiques, des auteurs que je ne connais pas, et même, dans la section pour enfants, des auteurs québécois! La collection du Journal d’Aurélie Laflamme, mes livres fétiches du secondaire, attire mon regard. Je retourne dans la rangée de Zola, je fais une grimace à Maupassant (sans nier que ce soit un écrivain de renom, je déteste ses histoires cauchemardesques), je passe aux noms plus contemporains, j’effleure Amélie Nothomb et ses récits absurdes, surprise de voir sa bibliographie complète dans un sous-sol de Varna, alors que je n’ai jamais réussi à trouver tous ses livres à Québec.
Une voix bulgare me ramène à la réalité, et même si je ne saisis pas tellement, je comprends à l’intonation qu’il n’y a pas de taxi disponible. Ok, on essaie une autre compagnie de taxi. Ça me laisse le temps d’aller fureter vers des livres plus techniques, l’histoire du cinéma français par exemple, des recueils de poésie de poètes dont je n’ai jamais entendu parler, mais que des élèves bulgares ont étudiés pour leur apprentissage de la langue. Mais non, il n’y a pas de taxi. C’est vendredi soir, les vacances de Noël commencent. Les gens sortent, vont en visite, au restaurant. Ce n’est pas le même genre de Covid là-bas. Et moi je ne peux pas aller à l’aéroport, et l’heure tourne. Impossible de trouver un taxi à Varna un vendredi soir.
Les trois dames qui m’ont accueillie la veille et le jour même à l’Alliance m’escortent sous la pluie et dans le noir vers un arrêt de bus. Eh oui, comme il ne neige pas, l’hiver… il pleut. Un bus arrive, je les remercient chaleureusement avant d’être avalée par la foule qui entre (pas le même genre de Covid…). On entre par le milieu du bus, je me fraie un chemin jusqu’au chauffeur en avant, pour lui demander летище? Aéroport? Juste pour confirmer que je m’en vais bien dans la bonne direction. La machine distributrice de billets à l’intérieur du bus ne fonctionne pas, on est plusieurs à ne pas avoir pu acheter de billet. C’est comme ça. Je descends en face de l’aéroport.
Moi j’aurais paniqué je pense pas que j’aurais apprécié prendre le temps de parcourir les tablettes de livres.
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Avant les transports c’est ce qui me stressait le plus! Maintenant je suis rendue peut-être un peu trop détendue…
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