Hier on s’était laissé sur une transition vers le modèle capitaliste beaucoup plus longue et douloureuse que prévue, voyons aujourd’hui en quoi ça a affecté la quantité de personnes dans les pays de l’Est. En fait, on sait déjà qu’il y a eu une chute dans la démographie, donc les pays se sont littéralement dépeuplés, mais voyons comment:
Crise de mortalité
Probablement la conséquence la plus directe du changement de modèle économique, les finances des gens n’allaient pas très bien. Des travailleurs perdaient leur travail parce que les usines devenaient privées, mais n’étaient pas achetées donc ne pouvaient juste plus fonctionner, des nouveaux retraités n’avaient ni pension ni nouveau travail, des diplômés ne trouvaient pas de travail, des familles nombreuses ne recevaient plus d’aide. Pratiquement du jour au lendemain, des gens se retrouvaient sans emploi, et perdaient les programmes sociaux du communisme. Ils n’étaient pas préparés, n’avaient pas nécessairement d’économies. Ils n’avaient pas eu besoin d’être prévoyants dans un monde où tout était déjà prévu. On leur a promis une transition vers un nouveau modèle qui leur permettrait enfin d’améliorer leurs conditions de vie et de s’enrichir, mais pour l’instant, ils ne faisaient que perdre. Stress, abus d’alcool, suicides, crimes: le taux de mortalité a monté en flèche. Il semblerait que le prix à payer pour entrer dans le capitalisme se soit compté en humains autant qu’en baisse finalement pas si provisoire de la performance économique…
Comme je le disais hier, cet aspect est maintenant en train de se replacer et ça ne fait que quelques années que les gens peuvent dire qu’ils ont eu un gain par rapport à avant la chute du communisme. Est-ce que ça valait la peine de traverser toutes ces années d’incertitude financière et de stress pour arriver dans le positif 30 ans plus tard? Les auteurs d’un livre qui discute les répercussions sociales de la transition, Ghodsee et Orenstein, comparent le procédé de la transition à une méthode de construction que personne ne choisirait:
Une famille habite dans une maison qui doit absolument être rénovée. On leur dit de sortir de leur maison, qu’elle serait détruite. Ensuite, on leur construira une nouvelle maison. La famille demande: ok, mais où est-ce qu’on va habiter pendant que la nouvelle maison est construite? On leur répond de ne pas s’inquiéter, ils vont passer quelques jours dehors, mais la nouvelle maison sera vite construite, et elle sera encore mieux que l’ancienne. Et finalement, ça prend des années avant qu’ils puissent enfin emménager dans leur nouvelle maison… et elle n’est pas aussi extraordinaire que promis.

On serait tous content de se faire construire une nouvelle maison encore plus belle! Mais pas au prix de vivre dehors le temps qu’elle soit construite… Et c’est un peu ce qui est arrivé en Europe de l’Est. Des experts externes ont jeté tous les programmes existants pour en instaurer des nouveaux, mais il n’y avait rien pour l’entre-deux. Et ce n’est pas les Monsieur-Madame tout le monde qui ont fait ce choix, ils ont juste subi. Et ça a causé beaucoup de dommages. À l’échelle nationale, ça a paru dans les statistiques, la population a baissé.
Je vous reviens dans le prochain article avec les deux autres causes qui expliquent la dépopulation des Balkans et autres pays de l’Est!
Source:
Ghodsee and Orenstein, Taking Stock of Shock, pp. 21-46, 67-104
Je n’avais jamais eu ce point du vue sur cette longue transition. J’y avait plutôt perçu une forme de paresse de la part de l’ensemble de la société qui avait été habitué à être accroché à l’état. C’est un peu le cas mais comment tu le présente ne permet clairement pas de qualifier cette transition longue et pénible d’avoir été prolongée par la paresse des gens. C’était inévitable que ce soit si long et les pertes démographiques démontrent bien à quel point cela a été dure. Mais quand on visite aujourd’hui la Roumanie par exemple on y voit un peuple tout de même heureux. Surtout à l’approche de Noël avec toute l’attention portée pour souligner par l’illumination de leurs places publiques. Hâte de voir la suite!
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Oui je crois que c’est l’impression que ça donne… après on se rend compte qu’il y a une accumulation d’habitudes et de mauvaises décisions, et c’est la population en général qui subit…
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Je m’en viens bientôt.
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Ils sont persévérants ils ont réussi malgré tout à avoir mieux surtout que leurs enfants en profites si j’ai bien compris. . Ça reste bien triste beaucoup ont abandonné pas étonnant.
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Oui je pense que c’est ce qui les définit!
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