Voilà un sujet dont j’avais très hâte de parler! Ayant été la (mal)heureuse cliente du transport en commun de Québec pendant de nombreuses années, je suis chaque fois étonnée de constater à quel point le réseau de transport des autres villes est mieux fait.

Mais commençons par le moyen de transport que j’ai le plus utilisé, la marche. Tallinn est une ville à taille humaine qui se parcourt très bien à pied. Motivée, je pouvais la traverser nord-sud en 2h30. Aux intersections des rues plus fréquentées, il y a des lumières pour les piétons, dans les rues plus secondaires, une traversé est annoncée par une pancarte. Même si il n’y a pas de lumière, les voitures s’arrêtent quand quelqu’un manifeste l’envie de traverser à ces endroits (=être debout près la zone de la traverse). Et en fait, même si il n’y a pas de traverse, si un piéton met le pied dans la rue, les autos vont s’arrêter pour lui. Ce n’est pas un phénomène propre à l’Estonie. Partout ailleurs qu’au Québec, selon mes expériences, c’est comme ça. Mais ça me surprend à chaque fois. La première semaine, je n’osais pas traverser tant qu’il y avait une auto dans mon champ de vision, tel que commandé par mes réflexes de Québécoise dans une société où les conducteurs sont rois et pressés. Puis, la quatrième semaine, j’étais assez rassurée par les rues estoniennes pour traverser en vérifiant à peine.

Une bonne partie de la vieille ville fortifiée est piétonne, et de toute façon, tout est tellement beau que la lenteur de la marche reste à mon avis le meilleur moyen de découvrir Tallinn.

J’ai fait une seule sortie en voiture, en tant que passagère. Je n’aurais moi-même pas osé conduire dans une ville inconnue. Mon unique constat est que les rues ont moins de bosses qu’ici. Par rapport aux lumières, vu qu’il y a encore une majorité de voitures manuelles, la lumière jaune apparaît, et avant le rouge, et avant le vert, pour donner le temps de préparer l’embrayage.

Vers la fin de mon séjour, je me suis risquée à prendre le bus, par curiosité, et par nécessité. Je voulais aller explorer les quartiers de blocs sans prendre des heures pour me rendre. Je peux maintenant affirmer que c’est à Tallinn que j’ai eu la meilleure expérience de transport en commun.

Tous les coins de la ville sont desservis, reliés au centre, et reliés entre eux. Déjà, ça part avec un bon avantage. Les passages sont aussi très fréquents. Si je ratais un bus, je n’avais qu’à attendre quelques minutes. L’horaire est accessible en ligne et sur les panneaux, de façon tellement claire que je pouvais comprendre même si c’était en estonien. Mais surtout, ce qui selon moi fait la force des bus estoniens, c’est qu’à l’intérieur, une télé montre le trajet du bus sur une carte en temps réel, en indiquant le prochain arrêt, par rapport à tout le parcours. C’est donc tellement facile de savoir où on est, et où descendre! Je me rappelais les premières fois que je prenais le bus à 14 ans, sans téléphone, sur des nouvelles rues, malade d’anxiété parce que je ne me reconnaissais pas et je ne savais pas où descendre. À Tallinn, non seulement je n’avais pas de réseau dans les rues, je ne connaissais pas la ville, mais en plus je ne comprenais pas ce qui était dit. Pourtant, je savais en tout temps où j’étais, et je n’ai manqué aucun arrêt grâce à cette carte! Je notais d’avance le nom de mes arrêts, et c’était assez pour me déplacer dans toute la ville sans problème. Vraiment, c’est l’idéal pour les touristes et les gens qui font un nouveau trajet. Et une voix annonce les arrêts, pour les habitués perdus dans leurs pensées qui ne regardent ni la carte, ni dehors.

Il y a un tramway à Tallinn, mais je ne l’ai jamais pris, parce que toutes les destinations qu’il desservait l’étaient aussi en bus… et plus rapidement, alors il n’y avait pas d’avantage.

Comme vous avez pu voir, j’ai aussi pris le bateau pour aller sur l’île de Saaremaa, donc je le compte dans mes moyens de transport essayés. Je ne sais pas si c’est représentatif de tous les bateaux qui font la liaison entre l’Estonie et ses îles, mais j’ai bien aimé le mien. Malgré sa petite taille (je dirais l’équivalent du traversier Québec-Lévis) il y avait plusieurs magasins et restaurants, alors ça faisait passer le temps.

J’ai aussi énormément apprécié les bus pour faire des longues distances (à part un occasionnel problème mécanique). Ils ont du réseau, un écran pour faire des jeux ou écouter des films, une machine à café, des boissons froides à vendre, une ceinture de sécurité, mais surtout…. ce n’est VRAIMENT pas cher. Par exemple, un billet Tallinn-Narva, ce qui représente 4h de route, est à plus ou moins 6€ (selon l’heure de départ et les rabais de la journée). Quand on pense que ça coûte autour de 50$ pour faire Québec-Montréal dans un bus qui n’offre pas la moitié de ces services…

Bref, pour ce qui est du code de la route, du confort, du rapport qualité/prix et de l’information, l’Estonie score très très haut. Le Québec gagnerait à s’en inspirer.

Je voulais finir en mentionnant les fameuses trottinettes électriques, que j’ai vues PARTOUT. Elles sont opérées par la compagnie Bolt, l’équivalent de Uber ici. Il y a des voitures affichées Bolt (comme des taxis), des trottinettes Bolt, des livreurs avec un uniforme Bolt qui livrent des commandes de nourriture dans des boîtes à lunch Bolt. C’est pratiquement impossible de marcher dans Tallinn sans apercevoir quelque chose en lien avec Bolt! Et les trottinettes sont les plus fréquentes. Elles sont utilisées par les livreurs, mais aussi par n’importe quel passant. Un peu comme les bicyclettes électriques de ville qui deviennent de plus en plus populaires, il suffit de les activer avec son téléphone. La différence, c’est qu’à Tallinn (et sûrement dans les autres villes d’Estonie), les gens les laissent traîner n’importe où en finissant de les utiliser. Alors les trottoirs sont jonchés de trottinettes, qui attendent d’être récupérées par un prochain utilisateur. Ça m’a vraiment surprise, la façon de faire comme la popularité, je n’avais jamais vu ça!

7 commentaires »

  1. Les trottinettes électriques commencent à être populaires ici aussi il y en a beaucoup sur les Plaines. Si j’avais plus d’équilibre j’aimerais vraiment essayé tu aurais dû ça l’air tellement le fun.
    Super les moyens de transports beaucoup plus facile pour les usagers au quotidien.

    Aimé par 1 personne

  2. Deux questions! Est-ce qu’à Tallinn, il y a un hiver rigoureux qui ressemble à celui de Québec? Et est-ce que cette ville est aussi « agrémentée » de côtes que Québec? Un tramway est en devenir à Québec. Ton père est contre ce projet! Tu pourras discuter de ça avec lui! Pour améliorer le réseau de transport ici, ça prendrait de la relève en urbanisme et beaucoup d’argent. Il y a eu au fil des ans des améliorations qui sont apparues, mais sûrement insuffisantes.

    Pour les traverses de piétons, bravo ! Nous sommes loin de ce civisme! Je ne sais pas à quoi c’est dû!

    Lisette

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    Aimé par 1 personne

    • L’hiver est plus doux à Tallinn, il n’y a pas autant de neige, et pas autant de relief. Le tramway a plus sa place dans ce contexte, selon moi. Peut-être qu’une période communiste nous aurait donné une meilleure gestion des transport…

      J’aime

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