Je vous parle aujourd’hui de l’endroit où a lieu mon stage de danse, l’opéra national d’Estonie. J’avais particulièrement hâte d’y aller, et je ne suis pas déçue (à part pour les escaliers agressifs). De tous les opéras où j’ai été, c’est celui que je préfère! C’est la première fois que je danse dans un opéra d’une des capitales de l’ex-URSS alors c’est particulièrement significatif pour moi. Côté plus pratique, il est parfaitement situé, juste à côté d’un parc, et aux abords de la vieille ville. Il est très grand, visuellement très beau, on sent que c’est une fierté pour le pays de pouvoir faire vivre sa culture dans un bâtiment aussi imposant. D’ailleurs pour l’histoire, cet opéra n’est en fait pas si vieux, il a à peine 100 ans! La construction a commencé en 1913. Il a été sérieusement endommagé pendant les bombardements de la deuxième guerre mondiale, mais il a rapidement été reconstruit, par toute la ville qui y a participé, même les prisonniers de guerre (eux, un peu par obligation)! Alors c’est vraiment un bâtiment que les Tallinnois ont à cœur. 

Comme l’intérieur est immense, avec beaucoup de corridors et de recoins, ça m’a pris un moment avant d’être capable de me repérer. En fait, les premiers jours, les 15 minutes de pause entre les cours était investies dans la recherche du local suivant! Mais à part pour les trajets entre mon vestiaire, les deux locaux de danse où j’ai eu des cours à date, et la sortie, je ne pourrais pas me repérer ailleurs. En plus, ils ont mis ça compliqué: mon vestiaire est au 4 étage, l’un des locaux est au 5e étage, puis l’autre au 6e, mais dans l’aile opposée, alors il faut redescendre par le 3e pour y accéder.

J’ai un faible pour le studio du 6e étage, directement sous le toit, avec un plafond magnifique. C’est tellement inspirant de danser là! Et l’autre avec ses grandes fenêtres donne une vue sur les toits de la vieille ville, pas mal non plus. L’histoire de l’opéra, et un peu du pays par la même occasion, transparaît dans les photos et affiches de spectacles des dernières décennies, en russe et en estonien, et de figures marquantes, aux prénoms russes et estoniens aussi. Je reparlerai de la dynamique russe/estonien maintenant que je peux la vivre en personne!

Comme c’est l’été, c’est le moment des rénovations, alors il y a parfois des bruits de coups de marteau, par exemple. Mais comme les artistes qui travaillent là à l’année sont en vacances, ça permet de nous placer dans leurs vestiaires et d’avoir accès à tout les locaux. L’opéra lui ne prend jamais de vacances, la musique y résonne en tout temps!

Éventuellement on aura des répétitions sur la scène, alors je pourrai découvrir où c’est et voir à quoi ça ressemble!

Sur le même terrain, il y a aussi le théâtre estonien d’art dramatique, alors c’est une zone qui regroupe beaucoup d’art!