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Ce titre m’est venu en tête parce que je cherchais une façon métaphorique de souligner l’absence d’eau au milieu de la Roumanie. Mais en fait, il y a probablement encore moins de sable que d’eau (selon mes connaissances en géologie très limitées) mais le but était de mettre l’accent sur le manque d’eau que j’ai ressenti là-bas.

Mon point de vue est certainement influencé par le fait qu’au Québec, on est entouré d’eau, avec le fleuve, les lacs et les rivières qui passent un peu partout, même en ville. Ayant donc passé une vingtaine d’années dans un endroit où l’eau est disons une partie intégrante du paysage, j’ai eu un petit choc en atterrissant en Transylvanie, la région des vampires au milieu de la Roumanie.

Une rapide recherche sur Google Map permet de voir qu’il y a quelques petits lacs et rivières, et en effet, je me souviens être passée par-dessus un ou deux ruisseaux sur la route. Mais, pour mettre en perspective, au moment où j’y étais (en 2017-2018), il n’y avait pas d’autoroute entre les villes et villages. Ça pouvait prendre 5-6h parcourir un 200 km sur des petites routes sinueuses. Alors croiser un ruisseau sur le trajet, ça ne fait pas beaucoup.

Je vivais à Brașov, une ville construite autour d’une montagne. La vue en haut était à couper le souffle. Bien évidemment, c’était super beau de voir la ville, et tous les petits toits orange, de haut. Mais ce qui m’impressionnait le plus, c’était le vide vers l’horizon. Toujours des champs et des terres, ça ne finissait pas. Il n’y avait pas d’eau nul part. Ça me donnait le vertige, et l’impression d’être complètement isolée. Comme sur une île en fait, mais au lieu d’être un petit bout de terre entouré d’eau, c’était une petite ville orange entourée d’une immense étendue de terre. La seule vraie grosse étendue d’eau, c’était la Mer Noire, à des heures et des heures de route.

Du haut de Tâmpa, Brașov

Je ressentais le manque d’eau jusque dans l’eau en tant que telle. L’eau qui sortait du lavabo, je la trouvais sèche. Ma peau et mes cheveux étaient plus secs. L’environnement en général était trop sec pour mon corps habitué à l’humidité du Québec!

Sur un trottoir de Ruse, Bulgarie. À droite, le Danube, puis la Roumanie

Quand j’ai quitté la Roumanie pour me rendre en Bulgarie, j’ai traversé le Danube, le fleuve qui tient de frontière naturelle entre les deux pays. Ça faisait des mois que je n’avais pas vu autant d’eau, et ça m’a réellement apaisée de voir cette coupure dans le paysage. Et je me suis dit que ce qui donnait un charme aux paysages de la Transylvanie, ce qui les rend un peu inquiétants (mis à part la possibilité pas écartée de rencontrer des vampires), isolée, et si imposants, c’est l’absence d’eau qui donne l’impression que les montagnes, les champs, les vallées, se poursuivent à l’infini…

Busteni, Roumanie

5 commentaires »

  1. Allo Morgane,
    Je partage ce besoin intrinsèque d’être près de l’eau. Nos parcours de vélo sont presque toujours sur la rive d’une rivière, fleuve, lac ou océan. Le malaise peut me prendre aussi au milieu d’un continent, même s’il y a de l’eau proche. C’est comme si je suis plus à l’aise pas trop loin des bordures du continent, comme si j’étais proche de la sortie. Quelle sortie? Je n’en sais rien, vu que je n’ai pas l’habitude de prendre la mer…N’empêche, ton éclairage sur l’humidité, ça me parle. Peut-être que celle qui se dégage de la rivière tout près de notre maison, y est pour quelque chose.
    C’est toujours un plaisir de te lire sur n’importe quel sujet! 🌷

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    • Merci! Mais tellement, en plus c’est pas comme si on allait fuir par la mer au besoin… ça vient peut-être du fait que c’est rassurant d’avoir une source d’eau pour boire dans le champ de vision…

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  2. C’est vrai que l’eau est très importante à tous points de vue. Tu as vécu concrètement cette réalité en Transylvanie. Au Canada et particulièrement au Québec nous sommes comblés par la quantité et la qualité des plans d’eau partout dans notre entourage immédiat. Il faut savoir l’apprécier et protéger cette richesse.

    Tu parles du Danube, que tu as traversé. Pierre et moi, lors de notre voyage à Prague, avons fait une belle excursion sur ce Danube. C’est un beau souvenir!

    Une expérience personnelle: J’ai vécu les 10 premières années de ma vie à Montréal au 3ème étage de notre immeuble à logements. Mais j’ai eu la chance de passer des parties de mes étés à la campagne avec ma famille, à des endroits différents à chaque fois, mais toujours près d’un lac.

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    • Beaucoup de gens là-bas passent aussi leurs vacances au lac ou à la mer, c’est peut-être leur façon de recevoir leur dose annuelle d’eau! Ça doit venir de l’habitude aussi, grandir ici peut faire qu’on prend l’eau pour acquis, et ça fait un peu un choc de se retrouver dans un environnement plus sec…

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