
En cette journée un peu froide et pluvieuse, changeons-nous les idées en partant au soleil dans le sud de la Croatie. Dubrovnik est probablement la ville la plus touristique et paradisiaque de l’ex-Yougoslavie, une destination très prisée, et il y a de quoi. Des ruelles charmantes entourées de remparts et d’eau parfaite pour la baignade, un point de départ pour explorer les îles autour, un lieu de tournage pour la série Game of Thrones, une ville chargée d’histoire. Le rêve, vu du cœur comme d’en haut.
Pourtant, ce qui nous intéresse ici, c’est le chemin pour s’y rendre. À l’époque, Dubrovnik était bien gardée par ses murs. Aujourd’hui, il y a un aéroport et une route qui facilitent la tâche. Particularité, elle n’est pas reliée aux autres villes de la Croatie par des rails. En fait… elle n’est tout simplement pas rattachée au reste de la Croatie.
Dubrovnik et ses alentours sont séparés du reste du pays par la Bosnie-Herzégovine. Sur l’image, la Croatie est en beige et la Bosnie en gris. Le rouge est la petite parcelle de Bosnie qui donne un accès à la mer Adriatique, et qui coupe par la même occasion la Croatie en deux. Neum est la ville bosniaque qui profite de cet accès à l’eau. C’est un petit secret bien gardé, qui offre les mêmes paysages paradisiaques que la Croatie, mais en moins touristique et à plus petit prix.

C’est pour cette raison qu’il n’y a pas de chemin de fer qui traverse cette zone, sortie de la guerre du démantèlement de la Yougoslavie depuis pas si longtemps. Les gens doivent absolument emprunter l’unique route qui traverse deux postes frontaliers, à l’entrée et à la sortie.
J’ai voyagé sur cette route en bus, pour me rendre de Split, plus au nord de la Croatie, à Dubrovnik. Ça a été un trajet assez éprouvant. D’abord, c’était au mois d’août, et il faisait chaud. Mais pas juste chaud comme dans une canicule. Chaud au point que mes chevilles ont enflé jusqu’à doubler de taille. Quand je me tenais debout, je les voyais plus grosses que mes genoux. Après plusieurs recherches (en panique), j’ai découvert que c’était dû à la rétention d’eau que mon corps, habitué aux hivers québécois, a décidé de faire à cause de la chaleur.
En vrai, à l’extérieur, ce n’était pas si pire, mais dans le bus rempli d’une trentaine de personnes, pas d’air climatisée, pas de fenêtres ouvertes, avec le soleil qui tape, c’était un four. Jusqu’à ce que le chauffeur, à notre arrivée à Dubrovnik après 5h de route, sorte de sa cabine climatisée à l’avant, se rende compte qu’il fait chaud dans le reste du bus, et décide d’ouvrir des trappes au plafond pour ventiler le tout. On aurait tous aimé qu’il ait cette idée 5h plus tôt.

Ensuite, j’ai vécu l’expérience de traverser les douanes. Avec des soldats armés qui prennent le temps d’examiner les passeports et de les étamper, en entrant sur le territoire de la Bosnie, puis, quelques minutes plus tard (littéralement), en rentrant sur le territoire croate. Et là, la guerre paraissait particulièrement récente.
En vrai, ça prend environ 15 minutes traverser la péninsule bosniaque, alors ça fait beaucoup de manipulations douanières en peu de temps. Mais à part cette formalité, on ne pourrait pas se rendre compte qu’on change de pays. La mer est aussi brillante et bordée par des hôtels remplis de vacanciers, les petits dépanneurs de bord de route ont la même allure défraîchie, ce ne sont que le nom sur les cartes postales vendues qui change. Et puis on repasse la frontière, on retourne en Croatie, en laissant derrière ce bref morceau de Bosnie, le dernier rempart avant Dubrovnik.
Morgane,
J’ai réussi à me brancher pour pouvoir te suivre pendant l’été. Il semble que tu as l’intention de nous informer sur toi et les pays de l’Est. À date je lisais tes articles sur les courriels mais je voulais à l’occasion faire des commentaires.
Alors j’espère que je pourrai suivre ton blogue assez assidûment.
J’ai lu tantôt ton plus récent texte que j’ai trouvé intéressant. C’est un nouveau coin du monde qui devenait de plus en plus populaire (avant la pandémie, bien sûr). Mais pour moi, c’était plutôt nouveau et j’ai apprécié ce que j’y ai appris. Je te souhaite bonne chance dans ce projet qui va occuper ton été et nous tenir en contact!
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Merci, je suis contente que ça fonctionne… et que ça fasse voyager en attendant la fin de la pandémie!
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Je parle bien sûr de celui sur la péninsule bosniaque!
Lisette
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Utiliser un bateau n’aurait pas été plus simple afin d’éviter l’administration des frontières? Avec ton expérience, que recommendes-tu aux voyageurs pour rendre ce parcours plus « agréable » (sauf aviser le conducteur d’ouvrir les traps)?
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C’est possible aussi d’arriver à Dubrovnik en bateau! Mais pour mal faire, j’ai le mal de mer haha. Et au final je suis contente d’avoir des étampes de plus dans mon passeport! Mais pour quelqu’un qui n’aime pas les douanes et/ou ne supporte pas la chaleur, le bateau est la meilleure option!
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comment est-ce possible qu’aucun des trente passagers n’aient pas passé le mot au chauffeur … est-ce que tu penses qu’ils sont habitués et ne souffraient pas de la chaleur?
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J’imagine, en tout cas de mon bord, je pensais que tout était déjà mis en œuvre pour le confort des passagers et que c’était quand même très chaud et qu’il fallait faire avec…
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